Ce billet[1] s’inscrit dans une série de billets sur les réflexions à propos d’une transformation dans la façon d’approcher la recherche en économie politique postcapitaliste. Depuis les années 1980-1990, le mode habituel de production de la recherche dans ce champ a été la constitution de modèles politico-économiques extensifs (qui tentent de couvrir l’ensemble des sphères économiques et politiques d’une société) et cohérents (qui s’assurent que les institutions créées soient bien liées entre elles). Deux écoles de pensée ont produit les modèles les plus connus : le socialisme de marché (Nove 1983; Elson 1988; Brus et Laski 1989; Le Grand et Estrin 1989; Miller 1989; Roemer 1994; Shweickart 1996) et la planification démocratique de l’économie (Devine 1988; Albert et Hahnel 1991; Cockshott et Cottrell 1993; Fotopoulos 1996). Ces modèles ont été au cœur des débats universitaires sur le postcapitalisme depuis. Alors que l’économie politique postcapitaliste connaît un regain d’intérêt, notre groupe de recherche pense qu’il faut sortir de l’approche des modèles pour en adopter une autre, fondée sur des modules spécifiques. Ces modules s’apparenteraient à des blocs permettant de distinguer les différents éléments qui constituent toute proposition économique postcapitaliste, afin de voir les différentes manières dont il est possible de les configurer et de les assembler.
Pourquoi faire des modules plutôt que des modèles d’économie politique postcapitaliste? D’abord, parce que les modèles posent des problèmes et que ces problèmes vont, selon nous, bloquer ou, tout au moins, ralentir la recherche. Ce billet vise à rendre explicites ces problèmes et à expliquer pourquoi la forme-modèle est désormais un obstacle pour les travaux sur l’économie politique postcapitaliste. Nous allons commencer par nous pencher sur les avantages et les limites des modèles pour ensuite étudier les avantages des modules dans un prochain billet.
Les modèles et leurs avantages
L’idée de faire des modèles économiques alternatifs au capitalisme date probablement de la naissance du capitalisme lui-même et des premières résistances à ce système. On pense bien sûr aux socialistes utopiques en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux États-Unis au 18e et 19e siècle. Au 20e siècle, le débat prendra de nombreux visages. À la fin du siècle, avec la disparition de l’URSS, TINA (There is no Alternative, une citation attribuée à Margaret Thatcher) et Fukuyama viennent remplacer l’anticommunisme et la critique du totalitarisme pour claironner qu’il est impossible de sortir du capitalisme. Dans ce contexte, on comprend bien pourquoi affirmer et démontrer qu’une autre économie est possible devient un geste de résistance essentiel. Il faut alors produire une démonstration théorique solide qui peut faire face aux contre-arguments des écoles économiques hégémoniques. C’est ici que le fantôme du socialist calculation debate, qui a commencé des années 1920, hante encore le débat. En fait, c’est sur la forme, autant que sur le fond, qu’il imprime sa marque. Après Oskar Lange et son « modèle » qui démontre logiquement la possibilité d’un calcul économique non-capitaliste, les socialistes veulent répéter le « bon coup » et faire la démonstration théorique et logique de la possibilité (et du caractère désirable, moins présent chez Lange) d’une organisation de l’économie qui ne soit pas capitaliste. L’idée est de faire appel à la logique et à la raison par une démonstration détaillée qui met en pièces les objections adverses. Cela permet d’ouvrir les possibles, de cesser de penser uniquement en critique de la société existante et de se placer en position de proposer. Ce n’est pas une petite avancée. Trop souvent limitée à des pétitions de principe, l’aspect positif de la pensée critique peut paraître vaseux, fuyant et insatisfaisant lorsque mis en débat par ses adversaires. La peur du totalitarisme a créé pendant les années 1980-1990 et, chez certain·e·s, jusqu’à aujourd’hui, un grand manque de courage intellectuel quand vient le temps de défendre des positions normatives. Les concepteurs des modèles se sont inscrits en faux contre cette pusillanimité généralisée; on peut les en remercier.
Ensuite, malgré toutes les critiques que nous formulerons bientôt à propos de la cohérence, il faut bien lui reconnaître certains avantages. D’abord, la cohérence impressionne et peut, à certains égards, convaincre. Elle montre que l’organisation d’une société ne peut être pensée en silos isolés, et elle permet justement de répondre aux différents problèmes soulevés par les critiques avec des réponses précises et non des arguments vagues. L’avantage de la cohérence c’est de donner l’impression d’avoir réponse à toutes les questions, d’avoir tout prévu. Les modèles cohérents naissent dans une époque de méfiance antitotalitaire où l’on présume constamment que les lendemains qui chantent se transformeront en goulags. Ainsi, les concepteurs des modèles tentent d’éviter les réponses qui se fient à la solidarité naturelle ou à la générosité humaine pour leur préférer celles qui sont fondées sur du design institutionnel et des structures d’organisation sociale. Un modèle dans lequel les liens entre les institutions sont cohérents et bien structurés devient une démonstration de force argumentaire qui répond à toutes les critiques.
Les modèles cohérents ont aussi l’avantage de pouvoir être comparés aux sociétés actuelles. Les principaux concepteurs de modèles écrivent souvent à partir du milieu universitaire au sein des sociétés capitalistes avancées. La question sous-jacente à laquelle ils souhaitent répondre, par l’affirmative, est: « la société postcapitaliste que vous proposez est-elle avantageusement comparable à celle que je connais en ce moment? ». Ils sont forcément en dialogue avec les gens qui les entourent, des personnes pour qui le capitalisme n’a pas que de mauvais côtés, et qui se souviennent du peu d’attraits qu’avaient les économies planifiées centralisées. Là aussi, les débats issus de la Guerre froide ont leur impact à long terme sur l’économie politique postcapitaliste. Le débat sur les modèles économiques est en fait un débat sur les styles de vie comme celui qu’entretenaient Khrouchtchev et Nixon sur les cuisinières, les machines à laver et les lave-vaisselles. Du point de vue des concepteurs des modèles, la question importante est de savoir si les propositions macro-économiques offrent la possibilité de mener une vie satisfaisante, à partir des critères de la classe moyenne des pays du capitalisme avancé.
Ainsi, le modèle extensif et cohérent permet de s’imaginer un instant dans la vie quotidienne au sein d’une société postcapitaliste. En ce sens, ces modèles conservent une partie de la disposition utopienne qu’Abensour attribue aux écrits de Moore: « cette tonalité affective propre aux habitants d’utopie – et peut-être à ses lecteurs pour autant qu’ils consentent à se laisser gagner par le jeu utopique – qui consiste non pas à choisir telle ou telle « bonne solution », mais à être susceptible d’imaginer sans relâche de nouvelles figures d’une communauté politique libre et juste » (Abensour 2010, 192). La création et la diffusion de modèles postcapitalistes, en particulier dans une période où l’hégémonie capitaliste est triomphante, refait rêver à un niveau très intime et très personnel, d’une façon qui permet d’envisager concrètement ce que voudrait dire, pour nous, une vie en dehors du capitalisme.
Enfin, dernier avantage du modèle extensif et cohérent comme forme permettant d’aborder l’économie politique postcapitaliste (avantage probablement le plus ouvertement revendiqué par les concepteurs de modèles eux-mêmes), un modèle donne un Nord, indique vers où diriger les transformations sociales. On peut alors supposer des militant·e·s enthousiastes à la lecture d’un modèle qui, le comparant à l’état des lieux dans leur société, établiraient des stratégies pour passer de la situation actuelle au futur désiré. Cette question de la transition, du passage de la réalité actuelle au système souhaité, est toujours mentionnée dans les écrits présentant les modèles, mais jamais traitée en détail, car les concepteurs des modèles insistent sur le fait qu’ils travaillent sur le résultat qu’il faut viser et non le processus pour l’atteindre. Ils soulignent en général que le processus sera bien différent d’un lieu à l’autre, en fonction de l’évolution socio-politique des différentes sociétés. Les modèles cohérents sont donc compris comme un idéal à atteindre qu’on peut comparer à sa propre société pour révéler les changements à réaliser.
Bref, il y a trois avantages aux modèles cohérents et extensifs : ils permettent de sortir de la logique selon laquelle il n’y aurait pas d’alternative au capitalisme en présentant une alternative complète qui pourrait être appliquée, ils permettent de répondre aux questions et critiques avec des propositions concrètes plutôt que de s’appuyer uniquement sur des principes généraux et, enfin, ils agissent comme boussole pour les acteurs et actrices de changement social. Ces avantages ne sont pas négligeables et les modèles ont pu en effet être utiles dans la période où ils ont été conçus. Cependant, leur utilité a atteint une limite et leurs nombreux inconvénients dépassent désormais les avantages que nous venons de mentionner, entravant ainsi la poursuite des recherches en économie politique postcapitaliste.
Les inconvénients des modèles
La situation politique et économique a changé depuis 1990. Le néolibéralisme triomphant suivant la chute du mur de Berlin a perdu de sa fraîcheur et ses défenseurs sont moins assurés. Après la crise de 2007-2008, l’intervention étatique et les politiques monétaires peu orthodoxes ont déstabilisé le modèle. La pandémie de COVID-19 a fini par ramener les États au cœur du jeu économique dans l’esprit de plusieurs économistes. Le contexte politique et économique reste hostile aux propositions postcapitalistes, mais la critique du système est de plus en plus répandue et il est moins perçu comme délirant de parler dans l’espace public d’un éventuel dépassement du capitalisme. Ainsi, ceux et celles qui, attiré·e·s par ce contexte plus favorable, choisissent de s’intéresser à l’économie politique postcapitaliste sont exposé·e·s à la série d’écoles et de modèles existants. Se pose alors le premier problème que causent les modèles: le coût d’entrée élevé qu’ils imposent au champ de l’économie politique postcapitaliste. Une personne souhaitant s’y investir avait jusqu’à tout récemment à trouver, lire et comprendre une douzaine d’ouvrages (dont certains sont épuisées ou difficiles d’accès) pour saisir la nature des propositions qui sont discutées en ce moment. Pour s’impliquer dans le débat, il lui faudrait ensuite lire une autre douzaine d’articles scientifiques et quelques ouvrages supplémentaires. Par chance, plusieurs initiatives récentes, auxquelles notre groupe de recherche a activement participé, ont tenté de rassembler au même endroit des résumés des modèles et des débats. On pourrait rétorquer qu’il ne s’agit pas d’une exigence si élevée pour entrer au sein d’un champ scientifique. Ce serait mal saisir la nature des modèles eux-mêmes. En comprendre le fonctionnement, d’une manière suffisamment subtile pour pouvoir en débattre, demande souvent quelques relectures. Or, les modèles sont nombreux et sont réparties dans diverses écoles, chacune ayant ses spécificités propres. Comprendre la demi-douzaine de modèles les plus débattus, mais aussi les différences entre ces modèles, exige parfois plusieurs années d’études. Si les publications introductives mentionnées plus haut vont tendre à réduire ce coût d’entrée, la multiplication des publications que connaît le champ en ce moment aura l’effet inverse. Bref, le premier problème des modèles est que la complexité inhérente à une approche cohérente et extensive rend l’entrée dans le champ coûteuse et rébarbative.
Ce premier problème se superpose à un second : le mode de débat que supposent les modèles. Jusqu’à récemment, le champ a été organisé autour des créateurs des modèles (et de leurs proches collaborateurs et, parfois, d’adhérents à leurs propositions). Lesquels débattent d’abord et avant tout avec des opposants à l’idée de dépasser le capitalisme. Les débats internes aux champs, assez rares en fait jusqu’à tout récemment, ont surtout été conçus selon la logique: « voici pourquoi mon modèle est meilleur que le tien ». Cette logique de débat, qui ne manque pas d’ancrage dans une tradition virile des échanges intellectuels, augmente d’autant le coût d’entrée dans le champ de l’économie politique postcapitaliste. Non seulement faut-il connaître les tenants et aboutissants de modèles complexes et abstraits, en plus il faut choisir un camp: socialisme de marché ou planification démocratique, centralisation ou décentralisation, accélérationnisme ou décroissance technologique, etc. Pour les personnes qui ont le goût d’aider à faire avancer la pensée postcapitaliste sans pour autant adhérer à un parti, cette approche fractionnelle peut paraître extrêmement rédhibitoire et carrément intimidante.
De plus, non seulement la forme, mais aussi le fond des débats dont il est question entre les modèles peut être un poids qui freine la réflexion sur l’économie politique postcapitaliste et l’attache exagérément au passé. Sommes-nous tenu·e·s d’avoir pris position ou même de nous situer au sein du vaste débat entre le plan et le marché pour offrir des propositions institutionnelles valables sur la nature de la société émancipée du capitalisme? Doit-on vraiment avoir une opinion claire sur le socialist calculation debate ou la nature de l’URSS pour faire de la recherche en économie politique postcapitaliste? Ce cadre n’impose-t-il pas, en fait, des dichotomies issues de la Guerre froide qui limitent inutilement les options postcapitalistes disponibles? À cause de leur longue histoire, les modèles portent avec eux le poids des débats en économie politique critique des soixante dernières années. Cet ancrage historique est incontestablement une richesse du point de vue de la profondeur théorique des modèles, mais pour le champ d’études lui-même cette richesse devient un fardeau qui déconnecte les modèles des préoccupations contemporaines. Il représente aussi un bagage intellectuel situé qui est loin d’être universel. Centré sur les milieux intellectuels et universitaires des pays Nord, très majoritairement conduit par des hommes, le débat entourant les modèle n’a généré beaucoup de réflexion à propos de son isolement. Le dialogue avec les modèles existants et la création de nouveaux modèles en réponse à ceux-ci pousse à baliser la recherche actuelle au sein de débats qui limitent l’émergence de nouvelles hypothèses.
En effet, plusieurs enjeux centraux sont laissés de côté en ce moment par les débats entourant les modèles. Pour ne citer que ceux-ci, on discute trop peu de la capacité des modèles de limiter la taille de l’économie dans l’environnement, de la nature des institutions d’autolimitation des démocraties et du niveau de formalisation que devrait prendre l’activité production. Toutes ces questions sont pourtant essentielles et sont non seulement sont abordées dans une variété d’autres champs de recherche de plusieurs disciplines, mais ils sont aussi des préoccupations présentes dans de nombreux mouvements sociaux et réalités vécues sur le terrain. Le haut niveau de complexité des débats sur les modèles et leur cloisonnement à des question d’une autre époque finit par embourber les discussions dans des enjeux techniques et empêche de clairement faire émerger de nouvelles questions. Alors que plusieurs personnes pourraient contribuer à faire avancer la réflexion sur ces enjeux, les discussions centrées autour des modèles finissent par s’isoler de toutes ces perspectives.
Cette déconnexion est renforcée par une autre dynamique liée à la forme même des modèles. La présomption qu’il soit possible, à leur seule lecture, de les lier au fonctionnement de nos sociétés contemporaines, est largement infondée. On comprend bien que, du point de vue des concepteurs, une telle idée soit pensable, mais elle ne l’est qu’à partir de leur propre processus. La conception des modèles postcapitalistes ne s’est pas faite hors-sol, dans le monde éthéré des idées. C’est à partir de leur expérience vécue comme militants et intellectuels engagés et à partir de leurs lectures et recherches sur la réalité sociale et politique contemporaine que leurs modèles ont été élaborés. Il est donc normal que ce lien entre le contexte sociopolitique et leurs modèles leur apparaisse évident. L’expérience de réception des modèles est tout autre. Leur cohérence, reçue toute d’un coup, pour ainsi dire, donne l’impression à plusieurs des étudiant·e·s et lecteur·ice·s à qui je les ai fait découvrir qu’il s’agit d’utopie sans aucun lien avec leur réalité quotidienne. Souvent, la première question qui émerge est: « est-ce que des gens ont fait la même chose à partir d’expériences concrètes qui ont vraiment existé? ». Cette réaction me semble révélatrice. Le modèle cohérent et extensif écrit par une ou deux personnes donne l’impression d’un travail d’abord cérébral, voire littéraire, qui n’est pas fondé sur la réalité, mais sur l’imagination foisonnante de ces auteurs. Cette impression ne reflète pas la réalité de la conception des modèles, mais elle me semble importante pour expliquer la discrète réception des modèles tant dans le monde militant que dans les travaux universitaires. Ainsi, tels que sont reçus les modèles, penser la transition entre la situation actuelle et la société postcapitaliste est particulièrement ardu. Il faut soit s’imaginer un changement social total, une révolution complète de toutes les institutions, soit faire un travail extrêmement laborieux et complexe de penser une série d’étapes intermédiaires qui mènerait à la réalisation du modèle. Souvent, plutôt que d’encourager à penser une transition, le caractère lointain et abstrait des modèles peut donner l’impression qu’on ne les atteindra jamais.
En tenant compte des quatre limites de l’approche par modèles que nous venons d’évoquer, imaginons maintenant que la montée d’intérêt actuelle pour l’économie politique postcapitaliste se traduise par une poussée plus loin de l’approche par modèle. Il en résulterait davantage de débats sur les modèles existants, des propositions de modification ou d’ajout à ceux-ci et, inévitablement, de nouveaux modèles. En multipliant les modèles, les problèmes de cette approche ont un effet boule de neige: le coût à l’entrée dans le champ augmente tout comme le factionnalisme intermodèle. On maintient les vieilles structures de débat et on les impose aux modèles émergents. Le résultat sera le renforcement de l’impression que l’économie politique postcapitaliste est une communauté épistémique qui discute à partir de son propre vocabulaire d’enjeux hautement abstraits et loin de la réalité, comme les théologiens discutaient jadis du sexe des anges. Je force le trait, mais on voit les dangers réels que comporte l’idée de poursuivre, sans la remettre en question comme forme, l’approche par modèle. Il me semble nécessaire d’adopter une vision plus modeste et située de nos efforts de design institutionnel dans le but de parvenir aux objectifs visés par les concepteurs des modèles eux-mêmes.
Conclusion
Malgré tous leurs inconvénients, les modèles actuels ont été utiles et le resteront. Même si l’on adoptait une approche par modules, la comparaison et la discussion avec les modèles déjà conçus resteront bien sûr des voies de travail pertinentes. La question de fond, du point de vue de la recherche, est en fait leur centralité. Souhaitons-nous diriger la recherche en économie politique postcapitaliste sur la critique et l’amélioration des modèles? Souhaitons-nous multiplier les modèles et les débats intermodèles? Notre but est-il de bâtir les options les plus cohérentes possibles de systèmes politico-économiques achevées pour l’après-capitalisme?
Malgré le temps que j’ai investi personnellement à comprendre et expliquer les différents modèles, ma réponse à toutes ces questions est « non » pour les inconvénients soulevés ci-haut. Il serait cependant bien ironique de prendre une telle décision à partir d’une approche strictement négative, considérant le champ dans lequel nous évoluons. Dans le billet suivant, j’expliquerai en quoi je crois que de travailler sur des modules me semble une direction de recherche plus pertinente que de poursuivre la création, l’amélioration et la discussion de modèles.
Bibliographie
Abensour, Miguel. 2010. « Persistante utopie ». Dans L’homme est un animal utopique, 169‑96. Arles: Les éditions de la nuit.
Albert, Michael et Robin Hahnel. 1991. The Political Economy of Participatory Economics. Princeton: Princeton University Press.
Brus, Wlodimier et Karl Laski. 1989. From Marx to the Market: Socialism in Search for an Economic System. Oxford: Oxford University Press.
Cockshott, Paul, et Allin Cottrell. 1993. Towards a New Socialism. Nottingham: Spokesman.
Devine, Pat. 1988. Democracy and economic planning: the political economy of a self-governing society. Westview Press.
Elson, Diane. 1988. « Market Socialism or the Socialization of the Market? » New Left Review I 172: 3–44.
Fotopoulos, Takis. 1997. Towards an Inclusive Democracy, The Crisis of the Growth Economy and the Need for a New Liberatory Project. New-York: Cassel.
Le Grand, Julian, et Saul Estrin, éd. 1990. Market Socialism. Oxford: Clarendon Press.
Miller, David. 1989. Market, State and Community: Theoretical Foundations of Market Socialism. Oxford: Clarendon press.
Nove, Alec. 1983. The Economics of Feasible Socialism. London: Harper Collins.
Roemer, John E. 1994. A future for socialism. Cambridge, Mass: Harvard University Press.
Schweickart, David. 1996. Against capitalism. Boulder, Colo: Westview Press.
[1] J’aimerais remercier Jonathan Durand Folco et Sophie Elias-Pinsonnault pour leurs commentaires et propositions de modifications de ce texte qui l’ont nettement amélioré. Bien sûr, je reste responsable des erreurs qu’il peut contenir.