Catastrophe ou transformation? Repenser la pandémie

Du 15 mars 2022 au 24 mai 2022

Des inégalités sociales aux rétrécissements de la vie démocratique, en passant par la remontée de l’autoritarisme, la pandémie nous pousse à réfléchir de manière critique. Or, les espaces de réflexion se sont rétrécis en raison des restrictions sanitaires. Avec ce cycle de webinaires, le Centre de recherche sur les innovations et les transformations sociales (CRITS) crée un espace ouvert à toutes et à tous pour discuter de l’avenir avec la grande question: quelles pistes pour éviter la catastrophe et alimenter la transformation?

Les webinaires Catastrophe ou transformation? auront lieu du 15 mars au 24 mai 2022 de 12h00 à 13h30.

15 mars – Injustices, vulnérabilités et pandémie: Ryoa Chung, Emilie Nicolas
La pandémie dévoile les faiblesses de nos systèmes de santé et d’éducation. Les politiques néolibérales – teintées par les rapports de pouvoir Nord-Sud, de genre, de classe, de racialisation et de capacité – ont créé des vulnérabilités qui sont devenues d’autant plus visibles durant la crise. Quelles failles se sont ouvertes qui laissent entrevoir des pistes pour questionner l’ordre établi? 
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJEpfumuqz8qHdD2xsmoFEeqHerxypwj_1JN
Événement Facebook

29 mars – Grandir dans la pandémie: Alexa Conradi, Rayene Bouzitoun
La pandémie et les mesures mises en place pour y répondre ont eu des effets directs sur la socialisation des enfants et de la jeunesse. Ces impacts sont encore difficiles à mesurer avec précision. Dans cette conversation intergénérationnelle, nous tenterons de nommer les défis à venir pour celles et ceux qui ont grandi en plein cœur de la crise.
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJ0sf-yqpjksGdb9RYowLVRSrAj9tm9vvWZz

6 avril – Pensée critique en temps critique: Hélène Tordjman et Alex Stevens
La pandémie a mis à rude épreuve les fondements du débat public. On s’est inquiété, avec raison, de la montée de réflexions complotistes qui proposaient des bases de critiques farfelues, illogiques ou encore pas fausses. La crainte d’être associée au déni de la pandémie ou encore aux anti-vax a eu pour conséquence que l’espace public critique, notamment à l’égard de la science, s’est aminci. Or, la science n’est pas neutre et a des comptes à rendre pour ses choix pas toujours progressistes. Les sciences sociales et humaines ont ainsi un rôle critique à jouer dans l’élargissement de la réflexion purement techno-scientifique. Cet échange vise donc à explorer les contours d’une critique légitime.
Événement bilingue, traduction simultanée
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJItdeygqDwpG9btw-2SxUiq3RAWqwFg3sCk

19 avril – Arts, imaginaires et catastrophes: Valérie Lefebvre-Faucher, Emmanuelle Nizou
La pandémie nous isole et réduit l’accès aux arts de la scène. Or, plus que jamais, devant autant de crises et de catastrophes, nous avons besoin des arts pour déconstruire les imaginaires dominants et pour en ouvrir sur d’autres plus égalitaires et plus en phase avec les limites de la terre. Cet échange réunit des artistes militant.es qui vont aborder le rôle de l’art dans une ère marquée par de grandes crises.
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJUlc-qsqj0jGt31mN9ahGufbQKlj3yiXMa-

4 mai – Municipalités et pandémie: Bochra Manaï, Joseph El-Khoury
Les municipalités ont eu un rôle de premier plan avec la gestion de la crise sanitaire dans un contexte de reconfiguration de la gouvernance des risques au sein des différents paliers de l’administration publique au Canada. Comment articulent-elles les besoins et les intérêts de la population avec les réalités quotidiennes de la gestion institutionnelle en situation d’urgence? Nos invité.e.s nous proposeront un retour critique sur leurs champs d’expertise respectifs afin de dégager des perspectives sur une gestion démocratique des risques pour les municipalités.
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJEvcu6gpjwoHNxLBI9D6uUTcDO7W5k0fAm1

18 mai – Vivre avec le virus? Pistes pour une démocratie sanitaire: Nimâ Machouf, Alexandra Pierre
Alors que la plupart des mesures sanitaires ont été retirées, quelles sont les diverses solutions à garder, à abandonner ou à inventer pour vivre décemment durant la pandémie de façon juste et démocratique? Quel bilan peut-on faire de l’état d’urgence, du passeport vaccinal et d’autres mesures qui pourraient réapparaître lors de prochaines vagues? Comment instaurer des mécanismes de contrôles démocratiques et une stratégie de santé publique plus respectueuse des droits et libertés fondamentales?
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJYqdeCrqTwqHNcX7u8YYle7jZfmOOzOr7Cd

24 mai – Autoritarisme et post-pandémie: Eva von Redecker, Sébastien Tremblay
Des mouvements autoritaires, ici et ailleurs dans le monde, se sont mobilisés avant, durant et vont certainement continuer après la pandémie. Comment faut-il comprendre ces mouvements? Que pouvons-nous apprendre de l’histoire? Quelles pratiques et politiques peuvent en limiter leur ancrage et leurs appuis? Cet échange vise à porter un regard critique sur un phénomène en développement au Québec et au Canada, avec l’appui de deux chercheur.es ayant des assises en Allemagne. 
Événement en anglais, traduction simultanée en français
Inscription: https://uottawa-ca.zoom.us/meeting/register/tJMrf-CgrDMsEtdYyRlwXpTrHPYf4VlD9z_S

Liste des intervenant·e·s

Ryoa Chung est co-Directrice du Centre de Recherche en Éthique et professeure titulaire au département de philosophie de l’Université de Montréal. Ses champs de recherche sont la philosophie politique et la philosophie féministe contemporaines, l’éthique des relations internationales et les inégalités de santé. Ses articles et ouvrages (écrits seule ou avec co-auteurs) sont parus aux Presses Universitaires de France, Oxford University Press, Journal of Social Philosophy, Hastings Centre, Journal of Medical Ethics, The Lancet. Depuis 2017, elle est collaboratrice régulière pour des émissions sur Ici Première Radio Canada.

Emilie Nicolas est anthropologue, consultante et chroniqueuse pour Le Devoir et The Montreal Gazette. Engagée pour la justice sociale, Emilie a collaboré à la mise sur pied de Québec inclusif en 2013 et d’une coalition en faveur de l’égalité et contre le racisme systémique au Québec en 2016. Ses travaux ont été publiés dans plusieurs revues, magazines et journaux, et elle est souvent invitée à titre de commentatrice par les médias, d’analyste et de conférencière sur les droits de la personne.

Alexa Conradi est candidate au doctorat à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul. Mieux connue pour son mandat de présidente de la Fédération des femmes du Québec (2009-2015) et pour son essai primé Les angles morts: perspectives sur le Québec actuel, un livre sur les politiques féministes émancipatrices et intersectionnelles, elle est titulaire d’une maîtrise en études médiatiques, dont l’objet était la réconciliation et le colonialisme. Aujourd’hui, elle travaille en tant que consultante et éducatrice sur les questions de genre et de racialisation dans plusieurs pays. Alexa partage son temps entre Berlin, Ottawa et Montréal.

Rayene Bouzitoun est une jeune algéro-canadienne de 22 ans. Elle termine actuellement un programme de double baccalauréat en droit et en développement international à l’Université d’Ottawa où elle étudie à titre de Boursière Loran 2018. Rayene a été membre inaugurale du Conseil jeunesse du Premier Ministre à l’âge de 18 ans. Plus récemment, elle a travaillé avec des jeunes du nord de l’Éthiopie pour améliorer la santé et les droits des femmes et des enfants dans le cadre du programme Born on Time. En Mars dernier, Rayene a été engagée comme étudiante en droit à la firme internationale Norton Rose Fulbright. Elle prévoit poursuivre ses études supérieures en droit et développement. Amoureuse de sa communauté, Rayene a participé à plusieurs projets communautaires dans le quartier de Saint-Michel, entre autres, auprès de l’organisme du Forum Jeunesse de Saint-Michel duquel elle a été présidente pendant deux ans. Rayene s’implique même en Algérie, son pays natal. Cette année, elle a co-dirigé un projet de levée de fonds afin d’équiper l’hôpital de Skikda des outils nécessaires à la réponse contre la COVID-19.

Alex Stevens is Professor in Criminal Justice at the University of Kent in the UK. He studies the overlaps between drugs, crime and public health. He has a specific interest in the politics of expertise and policy making. He was member of the UK Advisory Council on the Misuse of Drugs (2014 – 2019). He is also a former President of the International Society for the Study of Drug Policy (2015 – 2019). He is currently a member of the scientific committee of Drug Science and a trustee of Harm Reduction International. He served as special adviser to the 2019 inquiry of the House of Commons Health and Social Care Committee on drug policy. He is now writing a new book on Drug Policy Constellations, which explain how power and moralities influence drug policy making.

Emmanuelle Nizou vit à Bruxelles, et prendra la parole au nom du collectif artistique Désorceler la finance dont elle est l’une des fondatrices. Elle a participé à construire la ligne artistique et la mise en scène des performances, rituels, expositions, conférences, ateliers d’écriture, happenings, cartomancies. Elle est également coordinatrice artistique dans un lieu dédié aux arts de la scène à Bruxelles (La Bellone), et impliquée dans plusieurs collectifs et organismes qui croisent art, théorie, politique et activisme, en inventant des stratégies d’intervention artistique dans la sphère publique.

Joseph El-Khoury: Joseph (Joey) EL-Khoury est docteur en sciences humaines appliquées de l’Université de Montréal, sa thèse porte sur le rôle des organisations de la société civile dans l’accélération de la transition socio-écologique dans les contextes urbains. Il est chargé de cours en responsabilité sociale des entreprises (RSE), développement durable et innovation sociale à HEC Montréal; ainsi que chargé de projet en entrepreneuriat social et chercheur-consultant en politique publique municipale et stratégie d’impact au Pôle IDEOS, le centre d’impact social à HEC Montréal. Chercheur-militant avec la Coalition climat Montréal depuis 2015, il est passionné de permaculture, de simplicité volontaire et en tant que père de famille; il fait l’école à la maison et s’implique dans le mouvement pour la déscolarisation au Québec.

Eva von Redecker is a critical theorist and public philosopher writing about social change, moral judgement, modern property, and sometimes even life and death. In her Marie-Skłodowska-Curie-fellowship at the University of Verona, Eva pursued a research project on authoritarianism (PhantomAiD). Previously, she has worked as research associate at Humboldt-University, Berlin (2009 to 2019) and as guest lecturer at the New School, New York (fall 2015). Eva has written two books on social transformation, an academic one focusing on social theory (Praxis and Revolution, Columbia UP 2021), and a general audience one on eco-collapse and resistance which has sparked lively debate and is being translated into French, Spanish, Korean, and Greek (Revolution für das Leben, S.Fischer 2020).

Dr. Sébastien Tremblay (il/lui) est chercheur associé et chargé de cours à l’Université Européenne de Flensbourg en Allemagne. Il est également chercheur associé en histoire queer à Goldsmiths, University of London au Royaume-Uni. Né à Montréal / Tiohtià:ke, il a obtenu son doctorat de la Graduate School of Global Intellectual History à Berlin en 2020. Sa thèse portait sur le triangle rose comme symbole d’identité gaie et lesbienne dans le monde transatlantique, plus particulièrement en RFA, aux USA et au Canada. Ses recherches doctorales lui ont valu des bourses de la Fondation Halle pour les relations Germano-Américaines, de la Société Ernst Reuter, de la Fondation allemande pour la recherche et du DAAD. Avant son arrivé à Flensbourg, Sébastien était chercheur postdoctoral l’International Research College du Cluster D’Excellence ‘SCRIPTS – Contestations of the Liberal Script’ où il s’est penché sur le lien entre la mémoire collective du National-Socialisme, la construction médiatique du ‘migrant homophobe’ et le lien unissant frontières et temporalités.