Colloque CRITS 2020 | Entièrement en ligne

Bâtir l’Après pour affronter la crise climatique: entre transition, résilience et résistances

Du 12 novembre 2020 au 14 novembre 2020

Les 12, 13 et 14 novembre prochain, le Centre de recherche sur les innovations et les transformations sociales (CRITS) tiendra son deuxième colloque annuel entièrement en ligne, intitulé «Bâtir l’Après pour affronter la crise climatique : entre transition, résilience et résistances». 

La question de la justice climatique est un thème crucial d’actualité. L’année 2020 a commencé sous les échos de multiples signaux d’alarme liés à la crise environnementale, qui se sont manifestés partout sur le globe. Pensons notamment aux ravages provoqués par les feux de forêts en Australie, et plus récemment en Californie, à l’invasion dévastatrice de criquets pèlerins en Inde, ainsi qu’aux récents blocages de la communauté Wet’suwet’en (C-B, Canada) contre le pipeline Coastal GasLink. La pandémie de coronavirus, qui a provoqué une crise sanitaire mondiale, a plus que jamais révélé la nécessité d’une transformation profonde de nos modes de production et de consommation. À la relance post-COVID proposée par les élus, une multitude de groupes sociaux se mobilisent pour revendiquer que pour bâtir l’Après il est nécessaire d’agir face à l’urgence climatique, afin de créer un monde juste et résilient.

Pour contribuer à la réflexion collective sur les stratégies de la transition sociale et écologique, le CRITS propose un colloque de deux jours (13 et 14 novembre) où sont convié.es praticien.nes, chercheur.es, universitaires, militant.es et organisateurs/organisatrices communautaires. De plus, nous vous convions à une grande conférence et un événement multidisciplinaire de clôture (12 et 14 novembre) qui seront entièrement gratuit pour le public. En ce sens, nous désirons ouvrir un espace de dialogue et de partage des savoirs dans le but de stimuler les échanges autour des enjeux, défis, obstacles et victoires possibles des initiatives citoyennes et mobilisations collectives.

Inscrivez-vous! 
Pour la conférence de Starhawk et Christi Belcourt, c’est ICI
Pour le colloque, c’est ICI
Pour l’événement multidisciplinaire de clôture (avec des contributions de Valérie Lefebvre Faucher, Ileana Hernandez Camacho et Franklin Lopez) c’est ICI

Programme détaillé

jeudi 12 novembre

Starhawk est une auteure, activiste, permacultrice et enseignante. Elle est une voix éminente du mouvement spirituel contemporain ancré dans le territoire (earth-based spirituality) et de l’écoféminisme. Starhawk a fondé Earth Activist Training, qui offre des programmes de formation sur la permaculture et le design, s’ancrant à la fois dans des principes spirituels et militants. Elle voyage dans le monde entier, donnant des conférences et partageant ses savoirs sur l’éco-spiritualité, les outils du rituel et l’activisme. 

Christi Belcourt (Michif de la communauté Métis du Lac Sainte-Anne, Alberta) est une artiste visuelle, militante sociale et écologiste, une designer et fervente adepte des arts et des langues ancrées dans le territoire. Ses œuvres font partie de nombreuses collections muséales en Amérique du Nord. Elle a été lauréate du Prix du Conseil des Arts de l’Ontario pour les arts autochtones en 2014. En 2016, elle a reçu le Prix du premier ministre pour l’excellence artistique et le Prix du Gouverneur général pour l’innovation. Bien qu’elle soit une artiste visuelle et une designer prolifique, le travail de Christi en tant qu’activiste dans le domaine de l’environnement, de la justice sociale et communautaire est celui dans lequel elle consacre la majeure partie de son temps et est l’œuvre qu’elle considère comme la plus importante.

 

 

vend. 13 novembre

Marie-Louise Perron, aînée autochtone à l’Université Saint. Paul présentera un mot d’ouverture. 

Intervenant: Jonathan Durand-Folco

Lorsque vient le temps de parler d’écologie, certaines personnes soutiennent que « la transition n’est ni à droite, ni à gauche, mais devant » (Laure Waridel, 2019). Dans le cadre de cette présentation, je veux montrer au contraire qu’il existe une multitude de discours politiques concernant l’environnement, allant du néolibéralisme vert à certaines perspectives plus révolutionnaires. Pour mieux cartographier les multiples courants de l’écologie politique, je propose de remplacer l’axe gauche/droite traditionnel par deux axes : 1) écocentrisme vs technocentrisme ; 2) libéralisme vs radicalisme. En donnant des exemples concrets de mouvements sociaux et de figures connues du grand public, je voudrais ainsi fournir une « boussole » pour éclairer les tensions, divergences, et rapprochements possibles entre différentes factions du mouvement écologiste. Au lieu de miser sur une approche consensuelle cherchant à rassembler toutes les tendances idéologiques au sein du paradigme vague de la « Transition », je mettrai de l’avant la stratégie qui consiste à opposer une « écologie du 99% » à « l’écologie du 1% ».


Jonathan Durand Folco est professeur à l’École d’innovation sociale Élisabeth-Bruyère de l’Université Saint-Paul. Ses travaux portent sur la démocratie participative, les communs, la décroissance et le municipalisme.

Co-animé par Julie Châteauvert et Alice Trudelle

Intervenant·e·s : Arnaud Theurillat Cloutier, Mélanie Busby, Colin Pratte et Josée Provençal

Atelier participatif 


Arnaud Theurillat-Cloutier est doctorant en sociologie (UQAM), chercheur de l’Écologie sociale du capitalisme avancé (ESCA), enseignant de philosophie, auteur de Printemps de force (2017, Lux éditeur).

Colin Pratte est doctorant en sociologie à l’UQÀM et a auparavant étudié en droit. Il est également chercheur associé à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS).

Josée Provençal est docteure en science politique (Université d’Ottawa), chercheure postdoctorale au sein du Labo Climat Montréal (INRS) et membre du groupe de recherche indépendant sur la décroissance, Polémos. Elle s’intéresse à la gouvernance de l’énergie et aux relations de pouvoir qui la compose. Pour plus d’informations : https://polemos-decroissance.org/

Mélanie Busby a participé à la coordination du processus d’élaboration de la Feuille de route de Québec ZéN au Front commun pour la transition énergétique. Pour plus d’informations : https://www.pourlatransitionenergetique.org/

Série de balado-diffusion du Comité pour les droits humains en Amérique Latine (CDHAL) :

https://www.cdhal.org/baladodiffusion/

Voix FR, sous-titré en EN

Série d’épisodes documentaires « Un territoire à protéger », réalisée par Santiago Bertolino

 

Co-animé par Simon Tremblay-Pepin et Sophie Élias-Pinsonnault

Intervenant·e·s: Bengi Akbulut, Mathieu Dufour, Jonathan Durand-Folco,  Audrey Laurin-Lamothe, Frédéric Legault et Éric Pineault.

Parmi les perspectives variées sur la façon dont une société postcapitaliste pourrait être structurée, la planification démocratique de l’économie se distingue par ses tentatives de concilier la nécessité d’une large coordination, la préservation de l’autonomie et de l’autodétermination locale ainsi que la satisfaction des besoins humains. Les mécanismes de prise de décision qu’elle propose sont capables d’intégrer une variété de considérations qui peuvent être importantes pour les communautés et les individus dans le façonnage de la société et de l’économie. Toutefois, plusieurs des premières propositions de cette tradition ont laissé une place relative aux préoccupations environnementales, en se concentrant davantage sur les processus sociaux et économiques. Avec la crise environnementale croissante des dernières décennies, certains des auteurs de ces modèles ont récemment commencé à y intégrer ces préoccupations. Si ces efforts sont certainement utiles, nous pensons qu’il est possible de poursuivre les travaux afin de prendre en compte les bases biophysiques et écologiques des processus socio-économiques dans le cadre d’une planification démocratique de l’économie. En particulier, il y a beaucoup à gagner à s’inspirer des outils et des connaissances développés au cours des dernières décennies pour décrire le métabolisme des sociétés en termes de flux et de stocks biophysiques, leurs impacts sur les ressources naturelles et leur approvisionnement, ainsi que des mesures qui rendent compte de la colonisation sociale des écosystèmes et de l’appropriation de la productivité biologique par l’homme.

Cette conférence dynamique présentera trois questions fondamentales auxquelles nous devons réfléchir lorsque nous envisageons une économie postcapitaliste capable de surmonter la crise écologique : (1) la satisfaction des besoins humains, (2) l’impact du métabolisme social sur l’écosystème et (3) les moyens de planifier l’économie de manière démocratique. Cet atelier aura lieu à un moment où nos recherches seront encore incomplètes, notre but est de présenter ce que nous avons appris à ce stade sur ces trois questions.


L’équipe du projet de recherche du CRITS sur la planification démocratique de l’économie travaille sur comment envisager une économie post-capitaliste. Il se donne trois objectifs : (1) d’établir les structures et institutions de modèles de planification démocratique de l’économie, (2) de mettre à jour ces modèles en tentant de les agencer, voire de les fusionner, mais aussi en les adaptant à des réalités qu’ils n’abordent pas suffisamment; (3) de procéder à des recherches empiriques sur l’application de ces propositions. Pour plus d’informations : ici 

Co-animé par William-Jacomo Beauchemin et Miguel Gosselin Dionne

Intervenant·e·s : Laurence Guénette et Louis-Joseph Saucier

Atelier participatif 


Formé en science politique, sciences de l’environnement et sociologie, Louis-Joseph Saucier est conseiller en recherche et en défense des services publics au Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.

Laurence Guénette est diplômée de la Maitrise en Droit et Société de l’UQAM. Militante écolo et de droits humains, elle s’intéresse au potentiel du droit dans les luttes.

Eddy Pérez

Sam. 14 novembre

Co-Animé par Audrey Rousseau et Marie-Dominik Langlois

Intervenant.es : Sakej (James Ward), Jaydene Lavallée, Marie-Ève Marleau, Noémie Bautista Gonzalez et Jen Gobby

Atelier participatif 


Sakej (James Ward) appartient au Clan du loup. Il est Mi’kmaw (nation Mi’kmaq) d’Esgenoopetitj (Première Nation de Burnt Church, Nouveau-Brunswick). Il est titulaire d’un baccalauréat en sciences politiques et d’une maîtrise en gouvernance autochtone. Sakej a une longue histoire de défense et de protection des libertés et responsabilités fondamentales des Premières nations.

Jaydene Lavallée est Michif-Crie et bispirituelle, elle vit sur le territoire de Dish with One Spoon (Hamilton, ON). Elle consacre la plupart de ses efforts aux luttes anti-extractivistes et de défense des territoires, mais elle s’est également impliquée dans la lutte anti-gentrification à Hamilton, dans la lutte contre le patriarcat à l’intérieur et à l’extérieur des cercles d’organisation, et à la promotion de la libération des animaux.

Dany Chilton père de deux filles et membre de la Nation Atikamekw Nehirowisiw. Il a grandi dans la réserve de Wemotaci dans laquelle il a été policier pendant deux ans. Il parle et écrit couramment la langue atikamekw. Il est un spécialiste reconnu en relations inter gouvernementales et en gouvernance autochtone. Il a été conseiller politique au Conseil des Atikamekw de Wemotaci. M. Chilton a également agit à titre de négociateur de la Nation Atikamekw – Hydro Québec, province de Québec.De 2015 à 2017, M. Chilton a agi à titre de Directeur des relations Autochtones au Canadien national – CN, au siège social de Montréal. Il a notamment été responsable de la mise en œuvre et de la vision stratégique du CN en regard des autochtones. En 2017, M. Chilton a été engagé au Conseil de la Nation Atikamekw (CNA) pour être à la coordination du Secrétariat au territoire du CNA. Et depuis le mois de juin 2020, il a été nommé adjoint exécutif du Grand chef de la Nation Atikamekw.

Marie-Eve Marleau, coordonnatrice du Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL), s’implique depuis quinze ans au sein de luttes sociales contre les projets extractifs. Pour plus d’informations : https://www.cdhal.org/

Jen Gobby est une chercheuse-activiste, complétant un postdoctorat à l’université Concordia. Elle s’intéresse à la justice climatique, à la transformation sociale et aux relations de solidarité au sein/au travers des mouvements sociaux. Pour en savoir plus sur son travail : www.jengobby.ca

Noémie Gonzalez Bautista s’intéresse aux rapports sociaux entre autochtones et non-autochtones au sein de réseaux multi-acteurs impliqués dans la gestion des feux de forêt, portant un intérêt particulier aux inégalités sociales et aux relations entre êtres humains et non-humains. Noémie s’intéresse également aux questions de genre et aux approches féministes intersectionnelles ainsi qu’aux défis de contribuer aux mouvements de décolonisation en tant que chercheuse blanche européenne au Canada, intérêts qui s’expriment également dans ses activités militantes.

Co-animé par Martin Samson et Lindsey Barr

Intervenant.es : Lindsey Barr, fondatrice de World-Changing Kids, et un groupe d’activistes environnementaux, âgés de 8 à 13 ans, de ses ateliers « Upstanders Academy ».

Depuis le début de la pandémie, World-Changing Kids organise des ateliers en ligne avec des enfants âgés de 7 à 13 ans, où nous discutons de la vie réelle, des questions de justice sociale et des mesures que nous pouvons prendre pour améliorer les choses. À ce jour, nous avons discuté de la pollution causée par le plastique, des déchets textiles, de l’insécurité alimentaire et de la récupération des aliments, des soins à apporter à nos aînés, du racisme, de la situation des LGBTQ+, de la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada et des réfugiés.

Pour cette conférence, j’ai travaillé avec un groupe d’une dizaine d’enfants pour mettre sur pied un atelier où chacun.e présentera une action à entreprendre qui contribuera au mouvement environnementaliste.


Lindsey Barr est fondatrice de l’organisme World-Changing Kids, qui se consacre au développement communautaire, à la justice sociale et au développement de leadership. Elle présentera avec un groupe d’enfants allumés, âgés de 8 à 13 ans, de son Upstanders Academy.
Pour plus d’informations : www.worldchangingkids.ca

Animation par le Youth Climate Lab.

Intervenant·e·s : Marianne Ariganello, Rosalie Thibault et Aliénor Rougeot, Jon McPhedran
et Maya Menezes. 

Atelier participatif


Youth Climate Lab : En tant que co-fondatrice et directrice générale de Youth Climate Lab, une organisation par et pour les jeunes qui vise l’action climatique transformatrice, Dominique Souris travaille pour que les jeunes puissent créer des futurs justes et résilients. Naia travaille en tant que coordonnatrice des événements. Passionnée par la construction de mouvements ancrés dans la justice et l’équité, elle est également impliquée au seins de Climate Strike Canada et de Sustainabiliteens Vancouver. Urbaniste de formation, Shalaka s’intéresse aux questions relatives à la valeur du pouvoir et de l’autorité, et à la manière d’avancer vers la réconciliation par le biais de la justice climatique. Shalaka es responsable du design et de la communauté. Pour plus d’informations : https://www.youthclimatelab.org/

Rosalie Thibault et Alienor Rougeot : Alienor est fondatrice du mouvement Fridays for Future Toronto et étudiante en économie de l’université de Toronto. Rosalie est Fondatrice du mouvement la Coaliton Étudiante pour un Virage Environnemental et Social, la CEVES et étudiante à l’université McGill en Environnement et Économie

James Hutt et Maya Menezes travaillent tous deux à la programmation au sein de l’organisation nationale The Leap. Pour plus d’informations : https://theleap.org/

Marianne Ariganello : Marianne Ariganello est mère de deux jeunes enfants. Alors qu’elle est actuellement en congé parental de son emploi à Santé Canada, elle a contribué à la création de la section Ottawa/Gatineau de l’organisation For Our Kids

En partenariat avec le Centre des arts actuels Skol.

Animation par Julie Châteauvert


Valérie Lefebvre-Faucher croit assez au pouvoir des mots pour se consacrer à l’écriture et à l’édition. Elle a publié Procès verbal (2019, Écosociété) et bientôt Promenade sur Marx (Remue-ménage). On peut aussi la lire dans Faire partie du monde, réflexions écoféministes.

Ileana Hernandez Camacho explore des thèmes liés à la féminité, la nature, la vulnérabilité et la fragilité de l’être. Depuis quelques années, elle travaille avec le camouflage comme fondation de ses recherches artistiques. Elle s’intéresse au camouflage comme survie. Le camouflage lui permet d’analyser des dynamiques d’interaction, des enjeux du pouvoir dans la société, des normes sociales et l’insensibilité de l’humanité envers l’environnement. Elle construit des personnages fictifs et des images surréalistes pour créer et explorer différents types d’interactions humaines. Elle utilise le papier et les textiles comme extensions de son corps.

Né à San Juan, Porto Rico, le producteur et monteur Franklin López réalise des films politiques depuis plus de 30 ans, en mettant l’accent sur la justice sociale et les questions environnementales. Il a publié des centaines de films en ligne depuis 1998 sous le nom de subMedia, qui ont été regardés par des millions de personnes, diffusés sur les réseaux de télévision internationaux et projetés dans les ruelles et les salles de cinéma du monde entier. Il a reçu les éloges du New York Times et de Wired Magazine et un chapitre entier est consacré à son travail dans le livre Breaking the Spell: A History of Anarchist Filmakers, Videotape Guerillas, and Digital Ninjas.