Le modèle économique québécois fait face à quatre changements structurels profonds qui menacent sa pérennité : la crise climatique, la transformation du salariat, la financiarisation de l’économie et la désaffection des modes traditionnels d’engagement politique. Ces crises ne sont pas propres au Québec, elles ont été mainte fois étudiée et commentées: on pense notamment aux ouvrage d’auteurs comme Naomi Klein, Guy Standing, Sam Gindin, Christine Kerdellant et Jean-Claude Kaufmann. Il ne s’agit donc pas de revenir sur ces constats bien établis, mais de partir d’eux pour avancer.
L’objectif du projet de recherche est de produire des propositions de renouvellement du modèle québécois en s’appuyant sur des modèles récents de développement dits « néo-étatistes ». Ce modèle, se consolidant depuis le tournant du 21e siècle, a ceci de particulier : il aura permis à différents pays de développer un modèle économique propre malgré les pressions uniformisantes de l’économie globalisée. Les interventions structurantes par le biais de la finance et des sociétés d’État en sont des traits bien connus. En s’inspirant de ces tendances récentes au sein de l’économie globale et en revisitant la pensée économique québécoise—de Esdras Mainville à Jacques Parizeau en passant par François-Albert Angers. En s’inspirant d’auteurs qui ont souhaité développer un modèle économique propre au Québec, elle se concentrera non seulement sur le rôle de l’État, mais aussi sur le rôle des coopératives, de l’économie sociale et du développement économique régional. La recherche permettra de préfigurer des politiques publiques inspirée par l’approche néo-étatiste, mais enracinés dans la réalité québécoise et permettant de transcender la quadruple crise asseyant son modèle de développement économique.