Cet article discute le potentiel de l’action collective pour préfigurer et créer des espaces qui s’inscrivent en opposition aux logiques entrepreneuriales et néolibérales qui affectent la gouvernance des universités, ses normes d’évaluation et ses pratiques professionnelles. Diverses formes de résistance au tournant néolibéral des universités existent, nous pouvons penser à la longue tradition de recherches engagées sous ses diverses formes. Mais nous questionnons les contradictions existantes entre les théories et méthodologies engagées et les formes de résistance, surtout individuelles, qu’elles engendrent dans le contexte universitaire actuel. Face à cette lacune, nous discutons depuis notre expérience de création d’un département en innovation sociale, du potentiel d’une forme de service à la communauté par les professeur·e·s, axée sur la création d’espaces de résistance collective dans nos institutions servant de lieux de préfiguration, de concertation et de mobilisation pour ‘reprendre’ l’université.
Mots-clés : Praxis universitaire critique, action collective, recherche engagée, service à la communauté, néolibéralisation des universités.